La Suisse et les États-Unis, d'hier à aujourd'hui

L'été dernier, j'ai eu la chance d'arpenter plusieurs villes et régions des États-Unis pour l'édition d'un hors-série de la revue Le Regard Libre. Intitulé "Suisse et États-Unis, d'hier à aujourd'hui : l’heure de la comparaison", il est le résultat d'une réflexion menée sur les fondements culturels, politiques et philosophiques qui nous rapprochent ou nous différencient de cette nation occidentale en période de rupture.

Mes compagnons d'aventure, Jonas Follonier, Yann Costa, Nicolas Jutzet et moi-même, que nous ayons été seuls ou ensemble selon l’itinéraire, avons constamment tâché de critiquer les représentations de l'un et de l'autre des deux pays lors de la rédaction de nos contributions respectives.

Dans ce contexte, je publie un essai photographique fait d'images soit classiques soit composites (produites par superposition à partir de deux photographies) captées durant le voyage. Sous forme de fresque symbolique, ce corpus est tout entier teinté d'une aura dorée. Notion purement idéale, l'âge d'or est la matrice critique des concepts de progrès et de déclin, chers à la pensée moderne. Certains imaginent le raviver par la tradition, d’autres l’instaurer par un progrès à venir : tous l'ont vaguement en tête et s’entredéchirent sur les moyens d’y parvenir.

Cette démarche a été en partie inspirée par le film Megalopolis de Francis Ford Coppola (2024) à propos duquel j’émets quelques considérations dans un article au sommaire. Intitulé "Le crépuscule d'une idole", il note : "Les États-Unis, du fait d’avoir grandement investi le champ symbolique pour garantir leur socle culturel composite, deviennent un laboratoire historique où se confrontent l’héritage intellectuel de l’Occident et les forces de tension entre différentes formes d’idéalisme".

À disposition dans toutes les librairies Payot, découvrez le sommaire, prévisualisez ou commandez ce hors-série sur le site internet de la revue : https://leregardlibre.com/cpt-editions/le-regard-libre-suisse-etats-unis/

Les aspects paradoxaux de la montagne à l'honneur

Image composite du dossier “À l’ombre des Alpes” paru dans le Regard Libre, avril 2025

Image composite du dossier “À l’ombre des Alpes” paru dans le Regard Libre, avril 2025

La fertilité des aspects paradoxaux de la montagne est l’honneur dans le numéro d’avril de la revue mensuelle suisse de débat Le Regard Libre. Mon projet De la représentation des Alpes en Suisse figure dans le dossier dédié, intitulé “ À l’ombre des Alpes ” :

Lauréat du prix Nobel de littérature 1919, Carl Spitteler s’amusait à dire que « si les Suisses avaient créé les Alpes eux-mêmes, elles ne seraient pas si hautes ». Dans notre dossier, vous découvrirez que les Alpes helvétiques ont inspiré bon nombre de grands esprits au fil de l’histoire. Qu’ils soient de passage ou venus pour rester, ils furent impressionnés, intrigués voire parfois perturbés par ce qu’ils virent. Alors que certains, comme Ramuz, se méfièrent d’elles, Nietzsche y trouva calme et inspiration. A ces approches personnelles des Alpes s’ajoute une dimension collective. Les montagnes sont à la fois un miroir de l’identité nationale que la Suisse aime se conter, mais aussi le symbole de ce que le pays renvoie comme image aux autres. Pour le meilleur et pour le pire. NJ

Couverture de la revue Le Regard Libre
  • Le paysage des Alpes: un Eden au centre de l’Europe
    par Claude Reichler

  • Ramuz, un contemplatif contre l’alpinisme
    par Benjamin Mercerat

  • De la représentation des Alpes en Suisse
    par Nicolas Brodard

  • Escapade en Engadine, source d’inspiration nietzschéenne
    par Yann Costa

  • Le «crétin des Alpes», une curiosité médicale et littéraire
    par Nicolas Jutzet

Le Regard Libre est disponible en librairie ou en commande via sur son site internet.

Frédéric Taddeï

frédéric taddei en portrait dans un café parisien

14.10.2024 — Paris, France — © Nicolas Brodard

«Moi qui ai la prétention de comprendre un peu mon époque, je ne me considère pas comme un réactionnaire, mais j’ai en effet des tendances réactionnaires, comme tout le monde. C’est d’autant plus vrai avec l’âge, car le monde dans lequel je vis ressemble de moins en moins à celui dans lequel j’ai grandi. Ce n’est pas pour autant que je pense que c’était mieux avant. Tout est intéressant; chaque époque l’est. Je suis ravi d’en avoir vécu plusieurs. Or, il faut les comprendre pour ne pas les subir. Sinon, on se replie dans la nostalgie. Pour ma part, j’ai l’impression de comprendre pourquoi les choses sont comme ça aujourd’hui. Il n’y a pas de jugement moral, je reste au niveau de l’analyse et j’essaie de ne pas avoir non plus de jugement esthétique.»

J'ai eu le plaisir de photographier et de contribuer à l'interview de Frédéric Taddeï — ancien animateur de la regrettée émission Ce soir (ou jamais!) et prochain directeur de Marianne — que nous avons réalisée pour Le Regard Libre.